L’aigle chevalier
©2007 Auteur (encore ) inconnu
Un beau jour, dans les hautes montagnes, quelque part dans le monde, un petit aigle casse sa coquille. Il scrute de ses grands yeux noirs perçant la lueur magnétique du soleil se levant timidement de l’autre côté de la mer. Celle-ci, calme et apaisante, reflète la magnificence d’un ciel éblouissant. Le petit rapace grandit dans la chaleur et l’amour de sa famille qui lui enseigne des valeurs comme la générosité, le partage, le don de soi et le respect des êtres et de la nature.
Intrépide dès son plus jeune âge, il adore voler, très haut dans le ciel presque jusqu’à s’en brûler les ailes car, depuis les hauteurs vertigineuses, il sent que, de son regard, il peut protéger le monde et contempler la beauté de l’univers. Ces évasions se terminent toujours par un éveil profond.
Un jour, pendant un de ses vols, il découvre le malheur qui sévit chez d’autres aigles. Intrigué et troublé à la fois par cette découverte, il décide de mener une enquête. Il réalise après de longues recherches que ces aigles naissant dans des abris sombres et froids souffrent de la peur et du dégoût de leur obscurité. Ne pouvant voir la beauté ni la grandeur infinie de l’univers, ils se renferment dans leur détresse et s’y perdent. L’Aigle en est percé de chagrin.
Dès lors, il décrète qu’il est impératif de réagir et de tout mettre en œuvre pour les aider à retrouver la joie de vivre. Après de mûres réflexions sur le moyen de les libérer, il prend conscience que ces aigles, bien qu’ils soient privés de la lumière vitale du soleil, contiennent en eux toutes les ressources nécessaires pour voir l’essence de l’univers. C’est précisément grâce à leur propre force et créativité qu’ils peuvent voir à travers leur imagination.
Il fait le projet de créer un château ambulant qui rassemble tous les aigles perdus, afin de les aider à reprendre conscience de leur force inépuisable. Seulement, il sait que seul, la construction de la forteresse peut être très longue et difficile. Il fait alors appel à d’autres aigles mais à ceux qui n’ont jamais volé haut comme lui, c’est-à-dire à ceux qui ont été dressés et éduqués par les humains, dans les terres du bas. Cependant, il comprend très tôt que ces aigles, du fait de leur dressage et leur « civilité », n’ont pas les mêmes priorités et ne sont plus sensibles aux difficultés rencontrées par leurs semblables. L’Aigle essaie de ne pas y prêter attention et de continuer sa route, mais une partie de lui souhaite réellement les aider à voir les souffrances d’autrui. C’est pourquoi il se lance dans diverses investigations afin d’approcher les aigles « civilisés ».
Un soir, las de ses tentatives, il s’arrête près d’un arbre, regarde les étoiles et se laisse totalement aller dans la danse de leurs minuscules vacillements. Soudain, un hibou l’interrompt dans sa transe. Ce rapace nocturne n’est pas comme les autres, quelque chose de particulier anime son regard. Très vite, ils deviennent amis et l’Aigle apprend à vivre et à chasser la nuit.
La sagesse du hibou vient équilibrer la fougue de l’Aigle, ils deviennent Un. L’Aigle accepte l’ignorance des aigles « civilisés » et réussi à les convaincre en utilisant sa sagesse et en jouant leur jeu. Cette dernière pièce apportée à son château ambulant, il devient l’Aigle chevalier.
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