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Le Conte d’Adélaïde

Le Conte d’Adélaïde

© 1999 Patricia Guarnori

Il était une fois une belle jeune-fille qui habitait chez sa tante Clara. Cette charmante personne qui avait 18 ans se prénommait Adélaïde.
Tous les samedis soir, la tante Clara permettait à Adelaïde d’aller au bal du village de Caron, village situé dans le sud-ouest de la France.
Adélaïde portait généralement sa robe de tulle bleu clair qu’elle avait reçue en cadeau de sa marraine pour ses quinze ans.
Sa tante Clara étant une bonne couturière, elle avait modifié la robe en question au cours des années en lui ajoutant un petit détail par-ci, par-là, afin de renouveler l’aspect de cette dernière.
Jusqu’ici, Adélaïde se sentait à l’aise dans sa robe bleue pour danser jusqu’au petit matin, mais depuis quelques temps, elle regardait et enviait la robe rouge à pois blancs de Joséphine, la robe rose satin de Noémie, la robe jaune pâle ayant des petites fleurs noires sur la dentelle du décolleté de Roberta.
Bref, Adélaïde avait absolument envie de s’acheter une nouvelle tenue pour ses sorties du samedi soir, même si sa tante n’était pas d’accord et que ce n’était pas possible. Peut-être voulait-elle paraître plus belle, plus riche, plus séduisante ? Peut-être voulait-elle ressembler à Cendrillon ?

Puis le temps passa ; hélas, Adélaïde fit une chute dans l’escalier de sa tante Clara et se tordit la cheville. Quelle catastrophe ! Adélaïde ne put se rendre au bal pendant 3 semaines de suite. Elle qui aimait tant sortir, aller danser, voir de nouvelles parures, admirer de belles robes qu’elle ne pouvait s’offrir, rencontrer ses amies…

Et heureusement, elle guérit, et elle était folle de joie de pouvoir à nouveau se rendre au bal du samedi soir.
Ce samedi soir-là, tout en restant songeuse et regardant les belles toilettes que portaient les autres jeunes filles du village, elle vit soudain une jeune femme absolument ravissante mais portant une robe hideuse.
Mais comment se fait-il qu’une jeune fille si belle, si radieuse, si souriante, qui a l’air si heureuse et qui danse si merveilleusement bien peut-elle porter une robe si moche, si affreuse ?
Cette robe était brune à pois noirs avec un col vert foncé et des manches oranges ; on voyait même la doublure violette qui dépassait.
Et le pire dans tout çà, c’est que tous les garçons du village n’avaient d’yeux que pour elle ! Adélaïde regardait la nouvelle venue toute la soirée… et plus elle la regardait, moins elle voyait sa robe et plus elle était attirée par l’expression de son visage, heureux, épanoui, aussi bien que par les mouvements de son corps qui étaient si harmonieux, que cela lui donna envie de danser, danser et danser encore.

Adélaïde se leva et se mit à bouger comme jamais, à se défouler, à se sentir si bien que depuis cet instant-là, elle n’eut plus jamais envie de changer de robe.
L’important pour Adélaïde, elle l’avait compris, c’était le plaisir de pouvoir danser au bal du samedi soir.

Puis ce soir-là, il y eut un concours de danse qu’Adélaïde gagna.
Et d’ailleurs elle gagna beaucoup de sous !
Et je vous laisse deviner ce qu’elle en fit.

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